Interviews

6 mai 2020

Hand So On, le bohème chic des kimonos vintage

Avant même que l’upcycling soit tendance, avant même que le style bohème chic soit sur toutes les lèvres, guylaine tilleau a lancé en 2016 la marqué hand.so.on, un label de robes kimonos fabriquées à partir de saris anciens qu’elle source en inde. Le principe est donc simple. Chaque robe, kimono ou pantalon sont des pièces uniques, créées à partir d’un sari en soie traditionnel auquel on a donné une seconde (et précieuse) vie. Le comble du chic ? Le comble du style ! Imprimés en tous genres et sélection pointue font l’âme de sa marque confidentielle qui séduit les femmes amoureuses de vêtements voyageurs aux identités multiples et qui ont eu, et auront, plusieurs vies. Rencontre.

Avant même que l’upcycling soit tendance, avant même que le style bohème chic soit sur toutes les lèvres, Guylaine Tilleau a lancé en 2016 la marqué HAND.SO.ON, un label de robes kimonos fabriquées à partir de saris anciens qu’elle source en Inde. Le principe est donc simple. Chaque robe, kimono ou pantalon sont des pièces uniques, créées à partir d’un sari en soie traditionnel auquel on a donné une seconde (et précieuse) vie. Le comble du chic ? Le comble du style ! Imprimés en tous genres et sélection pointue font l’âme de sa marque confidentielle qui séduit les femmes amoureuses de vêtements voyageurs aux identités multiples et qui ont eu, et auront, plusieurs vies. Rencontre.

 

Kimono Hand.So.On
Kimono Hand.So.On

Vous avez été rédactrice de mode pendant plusieurs années, et un jour, vous tombez sur un sari ancien. Vous nous racontez ?

J’ai été rédactrice de mode pendant 25 ans. J’ai beaucoup voyagé et j’ai toujours eu la chance de voir des tissus magnifiques au gré de mes voyages. J’étais styliste et rédactrice, mais également styliste photo pour différentes marques et un jour, en 2016, par hasard, je suis tombée sur un sari. Je l’ai trouvé superbe.  Je l’ai acheté parce que je ne voulais pas passer à côté mais je ne savais pas vraiment ce que j’allais en faire. Un sari c’est une longue étoffe d’environ 5 mètres de long dont se parent les Indiennes depuis des décennies, c’est un vêtement traditionnel. Lors d’un voyage à Marrakech, j’ai trouvé un atelier et je l’ai transformé en ce qui allait devenir mon modèle phare, un kimono. Mes copines qui travaillaient dans la mode ont trouvé que c’était sublime et m’ont demandé où je l’avais trouvé, elles en voulaient aussi ! Mes amies m’en ont commandé puis j’ai participé à une vente privée, et je me suis rendue compte que ça marchait !


C’est ainsi que votre marque est née, HAND.SO.ON ?

Exactement ! J’étais séduite par ce produit mais je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule. Je me suis mise à en chercher de plus en plus. Et c’est ainsi qu’est née ma marque ! Le bouche à oreille a commencé, certaines boutiques se sont intéressées à ce que je faisais, et les réseaux sociaux ont aussi participé à ma notoriété rapide. 

Robe Hand.So.On Robe Kimono 714
Robe Hand.So.On Robe Kimono 714

En tant que rédactrice de mode, vous aviez conscience que le marché de la mode et des marques de prêt-à-porter était très saturé, ça ne vous a pas fait peur de lancer une nouvelle marque ?

En tant que rédactrice, j’ai eu la chance de voir beaucoup de choses extraordinaires, je crois que c’est de là que vient mon niveau d’exigence sur la qualité. Avec HAND.SO.ON je ne propose que des modèles uniques qui sont créés à partir de saris anciens, on pourrait presque dire que ce sont des antiquités. La qualité de la soie est exceptionnelle, c’est très rare. Les motifs qui sont sur ces saris sont incroyables, ce sont des dessins ancestraux inédits. Chaque cliente est sûre de ne jamais trouver ce type de vêtement ailleurs. Ce que je propose, ce ne sont pas des collections en tant que telles parce que cela se construit au fur et à mesure de mes trouvailles. Je n’ai pas eu peur véritablement parce que je m’adresse à un réseau de femmes qui comprend ça, et qui a envie de ce caractère exceptionnel, de cette mode qui raconte une histoire. 

Sur quel(s) critère(s) choisissez-vous vos saris ?

Tout d’abord, je veux absolument qu’ils soient en crêpe de soie, et très fluides. La qualité est un de mes premiers critères. Je reçois parfois jusqu’à 300 images de saris et je n’en retiens qu’une trentaine… ce qui m’importe, c’est la beauté des motifs et les associations de couleurs. Je cherche à ce qu’ils soient en harmonie les uns avec les autres. Et puis sur un sari qui fait 5 mètres de long, il y a une partie qui est plus visible lorsque les femmes s’enroulent dedans, mais une autre partie moins «visible» qui parfois est moins intéressante.

Chemise Hand.So.On Kimono 310

D’où vient le nom de votre marque ? Dans quelle mesure est-ce important pour vous cette idée de transmission et d’upcycling ?

Je n’avais pas pensé à ce message de transmission dans le nom de la marque au départ ! Il y a encore trois ans, cet engouement autour du recyclage n’était pas aussi présent dans nos esprits. Je suis juste tombée amoureuse de ces tissus que j’ai trouvé absolument magnifiques et j’ai voulu les proposer avec mon regard, en faisant quelque chose d’unique. Dans un second temps, ce que j’ai trouvé magnifique, c’était d’apporter une coutume ancestrale à ce tissu qui avait déjà une histoire. La couture marocaine qui est faite à la main est exceptionnelle, c’est une vraie mise en valeur du vêtement. Les coutures intérieures sont des coutures anglaises, ce ne sont pas des coutures basiques. Vraiment, chaque détail compte…

Mais malgré tout, il y a quand même une idée de continuité chez HAND.SO.ON …

Oui vous avez raison… “And so on” en anglais, ça veut dire «etc.». C’est ce que j’ai voulu dire en premier lieu d’ailleurs. L’histoire ne se termine jamais et puis j’ai changé «And» pour «Hand» pour dire que tout est fait à la main. En fonction de chaque sari, de son imprimé aussi, on change la position du patronage, on fait évoluer les modèles… À chaque fois, mon couturier ouvre un sari et coupe à la main autour du patronage. Ensuite, l’assemblage qui est à nouveau fait à la main, est réalisé par des brodeuses marocaines, il n’y a aucune couture à la machine. On utilise un fil de soie marocain d’origine végétale qui s’appelle le «sabra».

D’où proviennent tous vos saris ?

Ils viennent tous d’Inde. J’ai plusieurs fournisseurs là-bas. Ils collectent des trousseaux de familles dans les villages, lorsque les femmes ne se parent plus des saris. Souvent, c’est parce qu’ils ont fait partie d’une cérémonie, d’un mariage, ou tout simplement parce que les usages ont changé. 

Pensez-vous à une femme en particulier lorsque vous découvrez un sari pour le transformer en kimono ? Qui est-elle ?

La femme que je cible est une femme avertie, elle a une sensibilité par rapport au tissu, elle aime l’idée de posséder quelque chose d’unique, avec un imprimé qui lui parle, de posséder une antiquité, de savoir qu’il n’y a qu’elle qui va avoir telle ou telle pièce. C’est un vêtement qu’elle gardera pour toujours dans sa garde-robe parce qu’il ne se démodera jamais. C’est plutôt une femme que je qualifierais de bohème chic mais qui est aussi très sensible aux coutumes indiennes et marocaines.

Quelle est votre façon idéale de porter un kimono ? Avez-vous un conseil style à nous donner ?

Il y en a pleins ! C’est justement ce qui fait l’intérêt des kimonos, c’est qu’ils sont versatiles ! L’avantage de cette pièce, c’est qu’on peut la porter ouverte comme un manteau sur un jean ou un pantalon masculin, ou avec une chemise. On peut le porter croisé grâce au système d’attache intérieure qui permet de le régler, ce qui donne un effet un peu robe, donc plus hippy… Pour lui donner plus de nervosité ou un esprit plus rock et urbain, j’aime beaucoup l’idée de le porter ceinturé, le kimono devient robe. A vrai dire, je n’aime pas trop le mot kimono… Cela peut être tellement de choses, une robe, un gilet, un manteau… C’est une pièce magique qui fait tout !

Retrouvez toute la sélection Hand So On sur La Grande Boutique en cliquant ici

 

Kimono Hand.So.On

Vous avez été rédactrice de mode pendant plusieurs années, et un jour, vous tombez sur un sari ancien. Vous nous racontez ?

J’ai été rédactrice de mode pendant 25 ans. J’ai beaucoup voyagé et j’ai toujours eu la chance de voir des tissus magnifiques au gré de mes voyages. J’étais styliste et rédactrice, mais également styliste photo pour différentes marques et un jour, en 2016, par hasard, je suis tombée sur un sari. Je l’ai trouvé superbe.  Je l’ai acheté parce que je ne voulais pas passer à côté mais je ne savais pas vraiment ce que j’allais en faire. Un sari c’est une longue étoffe d’environ 5 mètres de long dont se parent les Indiennes depuis des décennies, c’est un vêtement traditionnel. Lors d’un voyage à Marrakech, j’ai trouvé un atelier et je l’ai transformé en ce qui allait devenir mon modèle phare, un kimono. Mes copines qui travaillaient dans la mode ont trouvé que c’était sublime et m’ont demandé où je l’avais trouvé, elles en voulaient aussi ! Mes amies m’en ont commandé puis j’ai participé à une vente privée, et je me suis rendue compte que ça marchait !

C’est ainsi que votre marque est née, HAND.SO.ON ?

Exactement ! J’étais séduite par ce produit mais je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule. Je me suis mise à en chercher de plus en plus. Et c’est ainsi qu’est née ma marque ! Le bouche à oreille a commencé, certaines boutiques se sont intéressées à ce que je faisais, et les réseaux sociaux ont aussi participé à ma notoriété rapide.

Robe Hand.So.On Robe Kimono 714

En tant que rédactrice de mode, vous aviez conscience que le marché de la mode et des marques de prêt-à-porter était très saturé, ça ne vous a pas fait peur de lancer une nouvelle marque ?

En tant que rédactrice, j’ai eu la chance de voir beaucoup de choses extraordinaires, je crois que c’est de là que vient mon niveau d’exigence sur la qualité. Avec HAND.SO.ON je ne propose que des modèles uniques qui sont créés à partir de saris anciens, on pourrait presque dire que ce sont des antiquités. La qualité de la soie est exceptionnelle, c’est très rare. Les motifs qui sont sur ces saris sont incroyables, ce sont des dessins ancestraux inédits. Chaque cliente est sûre de ne jamais trouver ce type de vêtement ailleurs. Ce que je propose, ce ne sont pas des collections en tant que telles parce que cela se construit au fur et à mesure de mes trouvailles. Je n’ai pas eu peur véritablement parce que je m’adresse à un réseau de femmes qui comprend ça, et qui a envie de ce caractère exceptionnel, de cette mode qui raconte une histoire.

Sur quel(s) critère(s) choisissez-vous vos saris ?

Tout d’abord, je veux absolument qu’ils soient en crêpe de soie, et très fluides. La qualité est un de mes premiers critères. Je reçois parfois jusqu’à 300 images de saris et je n’en retiens qu’une trentaine… ce qui m’importe, c’est la beauté des motifs et les associations de couleurs. Je cherche à ce qu’ils soient en harmonie les uns avec les autres. Et puis sur un sari qui fait 5 mètres de long, il y a une partie qui est plus visible lorsque les femmes s’enroulent dedans, mais une autre partie moins «visible» qui parfois est moins intéressante.

Chemise Hand.So.On Kimono 310

D’où vient le nom de votre marque ? Dans quelle mesure est-ce important pour vous cette idée de transmission et d’upcycling ?

Je n’avais pas pensé à ce message de transmission dans le nom de la marque au départ ! Il y a encore trois ans, cet engouement autour du recyclage n’était pas aussi présent dans nos esprits. Je suis juste tombée amoureuse de ces tissus que j’ai trouvé absolument magnifiques et j’ai voulu les proposer avec mon regard, en faisant quelque chose d’unique. Dans un second temps, ce que j’ai trouvé magnifique, c’était d’apporter une coutume ancestrale à ce tissu qui avait déjà une histoire. La couture marocaine qui est faite à la main est exceptionnelle, c’est une vraie mise en valeur du vêtement. Les coutures intérieures sont des coutures anglaises, ce ne sont pas des coutures basiques. Vraiment, chaque détail compte…

Mais malgré tout, il y a quand même une idée de continuité chez HAND.SO.ON …

Oui vous avez raison… “And so on” en anglais, ça veut dire «etc.». C’est ce que j’ai voulu dire en premier lieu d’ailleurs. L’histoire ne se termine jamais et puis j’ai changé «And» pour «Hand» pour dire que tout est fait à la main. En fonction de chaque sari, de son imprimé aussi, on change la position du patronage, on fait évoluer les modèles… À chaque fois, mon couturier ouvre un sari et coupe à la main autour du patronage. Ensuite, l’assemblage qui est à nouveau fait à la main, est réalisé par des brodeuses marocaines, il n’y a aucune couture à la machine. On utilise un fil de soie marocain d’origine végétale qui s’appelle le «sabra».

D’où proviennent tous vos saris ?

Ils viennent tous d’Inde. J’ai plusieurs fournisseurs là-bas. Ils collectent des trousseaux de familles dans les villages, lorsque les femmes ne se parent plus des saris. Souvent, c’est parce qu’ils ont fait partie d’une cérémonie, d’un mariage, ou tout simplement parce que les usages ont changé.

Pensez-vous à une femme en particulier lorsque vous découvrez un sari pour le transformer en kimono ? Qui est-elle ?

La femme que je cible est une femme avertie, elle a une sensibilité par rapport au tissu, elle aime l’idée de posséder quelque chose d’unique, avec un imprimé qui lui parle, de posséder une antiquité, de savoir qu’il n’y a qu’elle qui va avoir telle ou telle pièce. C’est un vêtement qu’elle gardera pour toujours dans sa garde-robe parce qu’il ne se démodera jamais. C’est plutôt une femme que je qualifierais de bohème chic mais qui est aussi très sensible aux coutumes indiennes et marocaines.

Quelle est votre façon idéale de porter un kimono ? Avez-vous un conseil style à nous donner ?

Il y en a pleins ! C’est justement ce qui fait l’intérêt des kimonos, c’est qu’ils sont versatiles ! L’avantage de cette pièce, c’est qu’on peut la porter ouverte comme un manteau sur un jean ou un pantalon masculin, ou avec une chemise. On peut le porter croisé grâce au système d’attache intérieure qui permet de le régler, ce qui donne un effet un peu robe, donc plus hippy… Pour lui donner plus de nervosité ou un esprit plus rock et urbain, j’aime beaucoup l’idée de le porter ceinturé, le kimono devient robe. A vrai dire, je n’aime pas trop le mot kimono… Cela peut être tellement de choses, une robe, un gilet, un manteau… C’est une pièce magique qui fait tout !

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