Interview. Yaya, confessions d’une avant-gardiste de l’upcycling
Le vintage, les friperies, ce qu’on appelle aujourd’hui « l’upcycling », Yaya (valérie blanchard de son vrai nom), est tombée dedans quand elle était petite. Cette amoureuse de la mode a chiné dans les friperies de Los Angeles une sélection unique de tee-shirts rock en exclusivité pour La grande boutique. Nous l’avons rencontrée chez elle, à Paris, pour qu’elle nous parle de cette passion et nous donne quelques conseils avisés!
Le vintage, les friperies, ce qu’on appelle aujourd’hui « l’upcycling », Yaya (Valérie Blanchard de son vrai nom), est tombée dedans quand elle était petite. Cette amoureuse de la mode a chiné dans les friperies de Los Angeles une sélection unique de tee-shirts rock en exclusivité pour La Grande Boutique. Nous l’avons rencontrée chez elle, à Paris, pour qu’elle nous parle de cette passion et nous donne quelques conseils avisés!
D’où vient votre amour pour le vintage ?
La culture de la fripe et le fait de réutiliser des choses qui ont déjà été portées sont des valeurs qui m’ont été transmises par mes parents. J’étais habillée comme ça lorsque j’étais plus jeune, déjà à l’époque ma maman courait les brocantes pour m’acheter des vieilles robes. On m’a appris à aimer les vieilles choses et à s’amuser à les remettre au goût du jour en les mélangeant avec d’autres plus pièces plus modernes, que ce soit en déco ou pour s’habiller. Ça fait partie de mon éducation d’aimer le vieux linge, les objets qui ont une histoire. On m’a appris à aimer les vêtements qu’on va porter longtemps, qui ont une certaine qualité, d’avoir une conscience de la consommation et aussi, d’être différente des autres. Je n’ai jamais été habillée comme toutes mes copines à l’école. J’aime l’idée d’avoir un objet unique, qui est exceptionnel juste parce qu’il n’existe nulle part ailleurs, pas parce qu’il coûte cher. Je trouve que c’est ça, l’élégance.
Comment avez-vous transformé cette éducation et cette passion en métier ?
En étant bercée dans cette culture des beaux objets rapportés de partout dans le monde, j’ai fait du conseil et du stylisme pour des marques, j’ai fait de l’étalagisme, c’est-à-dire que j’étais payée pour créer des univers avec des collections qui n’étaient pas créées par moi. Animée par l’amour des belles choses, j’allais chercher des produits qui n’étaient pas connus en France, je les rapportais ici, et ainsi petit à petit, j’ai été amenée à monter un showroom (Fashion Equipment), qui comprenait une dynamique vintage également. Il y avait pas mal de t-shirts notamment ! Et comme je vendais à différents clients comme La Grande Boutique, l’Eclaireur etc, j’avais parfois la sensation de perdre ma cohérence, j’avais un goût de trop peu, j’ai fini par ouvrir ma boutique pour avoir la chance de mettre en scène mes propres collections. J’ai ouvert Yaya Store en 2006 rue Montmartre à Paris.
Quel était le concept de la boutique ?
J’ai ouvert en dilettante parce que j’ai eu l’opportunité de ce local, je continuais le showroom et le consulting en parallèle. Comme je voyageais énormément pour mes vitrines, j’adorais aller sur les petits marchés ou me balader pour dénicher une paire de sandales, des bracelets, des pochettes, des ensembles, tout et les rapporter à mes copines… L’idée c’était de pouvoir faire ça, mais à plus grande échelle. Je le faisais vraiment comme un shopping pour moi, c’était peut-être ça le danger ! Le succès de la boutique a été fulgurant, alors que ce n’était pas forcément le but au départ. C’est si prenant de gérer un magasin, les inventaires, Noël, les soldes, la mise en place, la vente etc. Je voulais juste un petit point de vente moi ! Les clientes voulaient que je sois là pour leur expliquer mes pièces, ça m’a vite dépassée. C’était les débuts des réseaux sociaux, c’est allé super vite. Ça a duré 10 ans, et puis j’ai continué à le faire pour d’autres marques, et je continue à le faire de façon plus intimiste.
Sauriez-vous définir votre identité et ce qui a fait votre succès ?
Le mélange ! Prendre des choses qui ont existé pour une raison, des jupes de cérémonie, des sandales utilitaires, des objets qui ont une histoire, un sens, l’artisanat, forcément du jean aussi, une paire de chaussures rigolote, ça passe les modes, ça passe tout. J’aime vieillir avec des choses qui m’ont vue vieillir et qui ont vu d’autres choses avant.
Que pensez-vous de l’Upcycling, est-ce un vrai mouvement de fond ou une tendance un peu cool ?
Je pense que c’est vraiment quelque chose de cool, et je pense cela aussi parce que c’est ma culture. Je me suis toujours habillée comme ça. Quand j’étais jeune, j’habitais en Angleterre et je m’habillais dans les “charity shops”, j’achetais des manteaux de grand-pères et j’étais super fière. Je trouve ça encore plus cool que ça devienne une tendance, et je pense même que cela va au-delà, j’espère qu’il y a une prise de conscience par rapport à la surproduction. Quand je vais aux Etats-Unis où il y a des friperies gigantesques, il y a des moments où ça m’angoisse de voir tous ces vêtements déjà produits qui sont là depuis des années. Des vêtements pour nous habiller tous, il y en a déjà. Alors oui, parfois il faut avoir l’oeil, mais il y a tout ce qu’il faut !
Quelles sont les astuces pour dégoter des trésors dans les friperies ?
Il faut aimer fouiller et ce n’est malheureusement pas quelque chose que tout le monde possède ! Ensuite, il faut faire comme dans un magasin “classique”, il faut privilégier les pièces qui vont nous toucher, ou pas. Les finitions ne vont pas forcément nous sauter aux yeux, j’ai des pièces de grands créateurs que j’ai payé 40 euros mais qui étaient à côté d’autres vêtements super cheap. Ce que l’on peut peut-être faire pour aider les gens à ne pas s’habiller avec des vêtements qui ont été teints et produits en quantité astronomique, c’est de leur proposer des friperies avec des pré-sélections. Le vintage peut faire peur parfois. Les clientes ont besoin d’être guidées, alors le conseil je le donnerais aux boutiques avant de le donner aux filles qui viennent acheter…
Vous avez fait une sélection de t-shirts vintage pour La Grande Boutique. Comment les avez-vous choisis et pourquoi ?
J’adore la musique, surtout le rock. J’aime le vintage, aussi dans la musique ! Je vois souvent que dans des grandes marques, ils recopient des logos de t-shirts rock vintage, je trouve ça dommage de ne pas avoir l’original. Si c’est écrit “Rolling Stones” sur mon t-shirt, j’ai envie que ce soit l’original, avec l’histoire qui va avec. Quand je suis partie à Los Angeles, j’ai fait du merchandising de concert, j’ai cherché les originaux avec les dates dans le dos. L’idée était d’aller les prendre à la source pour des groupes anglo-saxons, dont un en particulier qui est Grateful Dead. Personne n’a jamais eu l’idée de leur demander la licence pour reprendre leurs t-shirts qui sont super créatifs. C’est du tye and die de toutes les couleurs, avec les ours qui représentent le groupe dans des situations différentes. J’avais envie d’avoir les originaux pour la Grande Boutique, je trouvais ça super cohérent avec l’identité de la sélection. Il y a aussi Kiss, AC/DC… et je trouve que ce sont des intemporels qui vont à tout le monde.
Comment peut-on porter un t-shirt vintage ?
J’adore le porter avec une veste de tailleur, un jean, mais après cela peut être avec un pantalon militaire ou un jupon aussi. Avoir un t-shirt rock vintage, c’est obligatoire !
La culture de la fripe et le fait de réutiliser des choses qui ont déjà été portées sont des valeurs qui m’ont été transmises par mes parents. J’étais habillée comme ça lorsque j’étais plus jeune, déjà à l’époque ma maman courait les brocantes pour m’acheter des vieilles robes. On m’a appris à aimer les vieilles choses et à s’amuser à les remettre au goût du jour en les mélangeant avec d’autres plus pièces plus modernes, que ce soit en déco ou pour s’habiller. Ça fait partie de mon éducation d’aimer le vieux linge, les objets qui ont une histoire. On m’a appris à aimer les vêtements qu’on va porter longtemps, qui ont une certaine qualité, d’avoir une conscience de la consommation et aussi, d’être différente des autres. Je n’ai jamais été habillée comme toutes mes copines à l’école. J’aime l’idée d’avoir un objet unique, qui est exceptionnel juste parce qu’il n’existe nulle part ailleurs, pas parce qu’il coûte cher. Je trouve que c’est ça, l’élégance.
Comment avez-vous transformé cette éducation et cette passion en métier ?
En étant bercée dans cette culture des beaux objets rapportés de partout dans le monde, j’ai fait du conseil et du stylisme pour des marques, j’ai fait de l’étalagisme, c’est-à-dire que j’étais payée pour créer des univers avec des collections qui n’étaient pas créées par moi. Animée par l’amour des belles choses, j’allais chercher des produits qui n’étaient pas connus en France, je les rapportais ici, et ainsi petit à petit, j’ai été amenée à monter un showroom (Fashion Equipment), qui comprenait une dynamique vintage également. Il y avait pas mal de t-shirts notamment ! Et comme je vendais à différents clients comme La Grande Boutique, l’Eclaireur etc, j’avais parfois la sensation de perdre ma cohérence, j’avais un goût de trop peu, j’ai fini par ouvrir ma boutique pour avoir la chance de mettre en scène mes propres collections. J’ai ouvert Yaya Store en 2006 rue Montmartre à Paris.
Quel était le concept de la boutique ?
J’ai ouvert en dilettante parce que j’ai eu l’opportunité de ce local, je continuais le showroom et le consulting en parallèle. Comme je voyageais énormément pour mes vitrines, j’adorais aller sur les petits marchés ou me balader pour dénicher une paire de sandales, des bracelets, des pochettes, des ensembles, tout et les rapporter à mes copines… L’idée c’était de pouvoir faire ça, mais à plus grande échelle. Je le faisais vraiment comme un shopping pour moi, c’était peut-être ça le danger ! Le succès de la boutique a été fulgurant, alors que ce n’était pas forcément le but au départ. C’est si prenant de gérer un magasin, les inventaires, Noël, les soldes, la mise en place, la vente etc. Je voulais juste un petit point de vente moi ! Les clientes voulaient que je sois là pour leur expliquer mes pièces, ça m’a vite dépassée. C’était les débuts des réseaux sociaux, c’est allé super vite. Ça a duré 10 ans, et puis j’ai continué à le faire pour d’autres marques, et je continue à le faire de façon plus intimiste.
Sauriez-vous définir votre identité et ce qui a fait votre succès ?
Le mélange ! Prendre des choses qui ont existé pour une raison, des jupes de cérémonie, des sandales utilitaires, des objets qui ont une histoire, un sens, l’artisanat, forcément du jean aussi, une paire de chaussures rigolote, ça passe les modes, ça passe tout. J’aime vieillir avec des choses qui m’ont vue vieillir et qui ont vu d’autres choses avant.
Que pensez-vous de l’Upcycling, est-ce un vrai mouvement de fond ou une tendance un peu cool ?
Je pense que c’est vraiment quelque chose de cool, et je pense cela aussi parce que c’est ma culture. Je me suis toujours habillée comme ça. Quand j’étais jeune, j’habitais en Angleterre et je m’habillais dans les “charity shops”, j’achetais des manteaux de grand-pères et j’étais super fière. Je trouve ça encore plus cool que ça devienne une tendance, et je pense même que cela va au-delà, j’espère qu’il y a une prise de conscience par rapport à la surproduction. Quand je vais aux Etats-Unis où il y a des friperies gigantesques, il y a des moments où ça m’angoisse de voir tous ces vêtements déjà produits qui sont là depuis des années. Des vêtements pour nous habiller tous, il y en a déjà. Alors oui, parfois il faut avoir l’oeil, mais il y a tout ce qu’il faut !
Quelles sont les astuces pour dégoter des trésors dans les friperies ?
Il faut aimer fouiller et ce n’est malheureusement pas quelque chose que tout le monde possède ! Ensuite, il faut faire comme dans un magasin “classique”, il faut privilégier les pièces qui vont nous toucher, ou pas. Les finitions ne vont pas forcément nous sauter aux yeux, j’ai des pièces de grands créateurs que j’ai payé 40 euros mais qui étaient à côté d’autres vêtements super cheap. Ce que l’on peut peut-être faire pour aider les gens à ne pas s’habiller avec des vêtements qui ont été teints et produits en quantité astronomique, c’est de leur proposer des friperies avec des pré-sélections. Le vintage peut faire peur parfois. Les clientes ont besoin d’être guidées, alors le conseil je le donnerais aux boutiques avant de le donner aux filles qui viennent acheter…
Vous avez fait une sélection de t-shirts vintage pour La Grande Boutique. Comment les avez-vous choisis et pourquoi ?
J’adore la musique, surtout le rock. J’aime le vintage, aussi dans la musique ! Je vois souvent que dans des grandes marques, ils recopient des logos de t-shirts rock vintage, je trouve ça dommage de ne pas avoir l’original. Si c’est écrit “Rolling Stones” sur mon t-shirt, j’ai envie que ce soit l’original, avec l’histoire qui va avec.
Quand je suis partie à Los Angeles, j’ai fait du merchandising de concert, j’ai cherché les originaux avec les dates dans le dos. L’idée était d’aller les prendre à la source pour des groupes anglo-saxons, dont un en particulier qui est Grateful Dead. Personne n’a jamais eu l’idée de leur demander la licence pour reprendre leurs t-shirts qui sont super créatifs. C’est du tye and die de toutes les couleurs, avec les ours qui représentent le groupe dans des situations différentes. J’avais envie d’avoir les originaux pour la Grande Boutique, je trouvais ça super cohérent avec l’identité de la sélection. Il y a aussi Kiss, AC/DC… et je trouve que ce sont des intemporels qui vont à tout le monde.
Comment peut-on porter un t-shirt vintage ?
J’adore le porter avec une veste de tailleur, un jean, mais après cela peut être avec un pantalon militaire ou un jupon aussi. Avoir un t-shirt rock vintage, c’est obligatoire !
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