Interviews
12 mai 2022
Lorsqu’elle habite à Paris, Marion lance un blog d’inspirations et de voyages qui s’appelle Fringe & Frange. Très vite, ce clin d’œil à son emblématique frange rencontre un vif succès. Dans la foulée, elle lance une marque de chapeaux du même nom puis un compte Instagram qui comptabilise aujourd’hui plus de 135K followers. Désormais installée dans le sud-ouest avec son mari Guillaume et ses trois enfants (Romy 4,5 ans ans, James 2,5 ans et Luna 4 mois), elle vit de sa passion. Entre posts kids friendly, virées en famille à Los Angeles et coups de coeur mode, elle nous parle de son quotidien de maman bohème.
Je dirais que ça m’a alignée avec mon rythme de vie. Je n’ai jamais été très citadine, j’ai toujours rêvé d’espace, de nature et d’océan. Le sud-ouest coche toutes ces cases-là. Venir ici m’a mise à ma place et ça m’a permis de m’épanouir en tant que mère, j’ai le temps et l’immense chance de pouvoir m’occuper de mes enfants. En termes d’esthétique aussi, j’ai toujours aspirée à être plus proche d’un rythme que l’on pourrait définir comme “slow”. C’est la même chose pour la mode. Ça me correspond plus d’être ici, j’aime porter de la mode estivale et plutôt bohème.
À l’époque, je travaillais au marketing international au ELLE et dans l’équipe, il y avait une américaine qui m’appelait “fringe” (NDLR : frange en français). C’est elle qui m’a dit de lancer un blog. C’était pas encore très répandu à ce moment-là. J’aimais bien Garance Doré, Coline, Géraldine Dormoy etc mais j’avais jamais pensé à en lancer un. Et puis l’idée m’a séduite. C’était plus pour ma famille au départ, parce que je voyageais déjà beaucoup, ça me permettait de les tenir informés de ce que je faisais. Puis, très vite, ça a pris beaucoup de place dans ma vie et j’ai décidé de m’y consacrer. C’est devenu mon métier, toute ma vie !
Au départ, j’écrivais sur mon blog uniquement le soir et le week-end et je travaillais en parallèle au service marketing dans une marque de prêt-à-porter internationale. Je me suis vite rendue compte que le blog me prenait autant de temps que le boulot. J’ai alors décidé de me lancer à plein temps dans l’entrepreneuriat mais je voulais apporter quelque chose en plus. J’ai eu l’idée de m’appuyer sur un objet qui m’est cher, qui était emblématique pour moi. Depuis toujours, je cherche des chapeaux en voyage, une forme spécifique de fedora que je trouve surtout aux Etats-Unis. Sur le peu de fabricants de chapeaux qui existent en France, l’un d’eux avait le moule du modèle que je cherchais. Les planètes se sont alignées, j’ai décidé de créer le chapeau de mes rêves.
J’ai besoin de couper pour mieux jongler entre mes deux casquettes alors j’ai pris un bureau en dehors de la maison. J’allaite ma dernière fille alors elle est partout avec moi, tout le monde la connaît et sait qu’elle sera toujours pas très loin. Ça me convient très bien. Sinon, évidemment que je travaille mieux quand je sais que les enfants ne sont pas là. Alors je travaille souvent le soir quand ils sont couchés ou le matin avant qu’ils se réveillent. Je m’organise par vague d’une heure ou deux et j’ai trouvé mon équilibre comme ça. Disons que j’ai toujours un bébé sur la hanche et l’ordi sous les yeux.
Les règles n’existent pas dans le sens où rien n’a été établi ou réfléchi, on fait tout à l’instinct. Néanmoins, nous en avons quand même certaines qui sont implicites. Je n’aime pas montrer des moments trop intimes et personnels. J’embête le moins possible les enfants et nos contenus ne s’immiscent pas dans notre quotidien. On prend du temps pour créer un contenu qui nous ressemble mais on se protège autant qu’on peut en montrant ce qu’on veut.
Depuis le début, tout ce qui se passe sur mon compte Instagram, c’est ce qui me fait plaisir. Je n’ai jamais voulu les cacher sinon j’aurais moins de plaisir à faire des photos et à imaginer des contenus. Avec mon mari Guillaume, nous avons toujours considéré mon compte Instagram comme un moyen de se créer des souvenirs. Alors c’est nous à 100%, avec les enfants.
Là aussi, on travaille à l’instinct. Il fait beaucoup d’images que j’utilise, il a un super talent en tant que photographe. De temps en temps, on adore travailler avec d’autres artistes pour avoir un autre point de vue et c’est aussi le seul moyen pour que l’on soit 5 sur la photo !
J’ai de la chance parce que j’ai une communauté très bienveillante et hyper friendly. Je n’ai jamais de conflit à gérer, je n’en ai jamais eu. J’ai l’impression que notre relation est très saine et positive, le dialogue est toujours ouvert. Comme je considère mon profil Instagram comme un terrain d’inspiration et que j’aime partager des moments qui me font plaisir, les gens me parlent pour partager des choses positives. J’adore avoir des retours sur les posts, échanger des adresses etc.
C’est drôle parce que je me suis rendue compte qu’il avait évolué à chaque maternité. À chaque fois que j’ai eu un bébé, j’ai eu envie de tout jeter et de tout réinventer. J’aime énormément le tricot alors j’ai beaucoup de mailles dans mon placard. J’aime mixer des pièces de créateurs avec des basiques, je pense que c’est ça mon style : pas sophistiqué, toujours confortable mais avec un souci des détails, le tout avec une touche bohème !
Je vais vraiment rester dans l’ultra basique mais pour moi, les 5 indispensables sont un blazer bien coupé, un jean dans lequel on se sent bien, un t-shirt blanc, une paire de boots et évidemment un chapeau !
Non, jamais ! (rires) Je ne peux pas l’enlever. Quand je poste une photo sans frange, on ne me reconnaît pas. Elle fait trop partie de moi.