Interviews
12 décembre 2019
Une maman blogueuse qui n’a jamais montré ses enfants et qui ne parle que de mode en étant drôle suscite autant de curiosité que de fascination. Qui est-elle, comment fait-elle ? À quoi ressemble sa vie, tout simplement… Ce sont en substance les questions que nous avons posées à constance, qui est derrière le truculent profil au pays de bambi sur instagram. Rencontre.
J’ai une formation de juriste au départ, avoir des enfants et m’en occuper toute la journée ne faisait pas partie de mon plan de carrière ! Assez vite, j’ai eu une grossesse qui s’est mal terminée, j’ai perdu mon premier bébé très tard dans la grossesse, et ça a bouleversé ma vie. Après cet événement, je n’ai jamais plus envisagé de laisser mes enfants à la maison. J’ai trois garçons, et en fait je suis incapable de vivre loin d’eux. Ils ont 16, 13 et 9 ans. M’occuper d’eux à temps plein est un quotidien que je trouve pas forcément épanouissant voire même étouffant, mais je ne sais pas faire autrement !
J’ai toujours adoré la mode et la déco, j’ai toujours été comme ça. Il y a trois ans environ, j’ai été poussée par mes copains à me créer un profil sur Instagram, que je trouve être une vitrine magique. Il s’agissait d’abord de montrer mes looks, et je n’avais absolument aucune attente, et puis à l’époque inutile de vous dire que je n’avais aucunement l’intention d’en faire un business, je voulais juste montrer ma vie telle qu’elle est, c’est à dire concrètement celle d’une ménagère de luxe, mais d’une ménagère quand même. C’est surtout que j’ai ouvert un journal intime pour échanger avec les autres femmes, et sortir de cet univers masculin. Je n’ai jamais fait aucun calcul, j’ai toujours posté de la même façon de la mode et de la déco, avec la même spontanéité. Puis petit à petit, les marques m’ont fait confiance…
J’adore Bambi ! Comme le personnage Disney, j’ai les chevilles et les poignets très fins, je n’ai jamais pu faire de pointes en danse classique, c’est aussi le nom de notre maison de vacances. C’est un peu régressif, ça me plaît beaucoup, j’aime l’idée d’avoir toujours un pied dans l’enfance.
N’importe qui me prend en photo ! Mes photos sont moches la plupart du temps… C’est de plus en plus difficile pour moi de me voir en photo, c’est devenu un support compliqué et en même temps, je pense que c’est une bonne thérapie pour dédramatiser. Je poste la photo même si je ne l’aime pas, je fais souvent des photos à la va-vite, à la limite du flou parfois. J’admire vraiment les filles qui savent poser.
J’ai vraiment du mal à avoir du recul, c’est très difficile. Je ne crois pas avoir de ligne éditoriale à proprement parler puisque mes photos sont directement connectées à ma vie, mon quotidien de mère de famille, de ménagère, il n’y a pas d’autre mot !
Je n’ai pas de nounou et je n’en ai jamais eu. Trois enfants, c’est sport ! Le dernier est en CE2, je fais toutes les sorties d’écoles, et les enfants déjeunent tous les jours à la maison. Le rythme est très soutenu. Je trouve que l’adolescence est un moment de leur vie où il est encore plus nécessaire que je sois à la maison, je veux que mes fils sachent que je suis là, qu’il y a un cadre, des horaires à respecter. Ils ont leur liberté mais elle est maîtrisée !
Absolument pas ! Je le fais sans plaisir (rires). Être une ménagère, c’est l’antithèse de l’épanouissement. Je ne crois pas du tout au hashtag #happymamma par exemple. Il n’y a rien d’épanouissant à se faire engueuler par son ado parce que ses affaires de foot ne sont pas prêtes !
J’aime ne rien rater de la vie de mes enfants même si je pense que tout se transforme un peu en corvée la plupart du temps. Sinon, je fais absolument ce que je veux. Je fais tout sans aucun calcul, j’ai refusé toutes les agences d’influence qui m’ont approchée. Je veux garder une grande liberté. Je ne poste pas tout et n’importe quoi, et c’est très important pour moi.
Oui, c’est vrai. Ils n’ont pas choisi d’apparaître sur mon profil Instagram, je veux les préserver. Ils feront ce qu’ils voudront. Je ne m’interdis rien, à part parfois je change mes textes pour des versions un peu moins trash parce que je sais que mes fils et leurs amis me suivent, je ne voudrais pas en plus les gêner.
En ce moment, j’adore mes Paraboots, mes sacs Anya Hindmarch et mon manteau Roseanna à carreaux que je porte vraiment tout le temps.
Ces trois pièces R13. Je suis complètement fan de cette marque américaine. Un look grunge rock et raffiné, hyper pointu avec des codes classiques. Une prouesse et les fesses sont bonifiées par leurs jeans…
Sinon, cette robe pour son côté romantique mais pas mièvre à porter l’hiver avec collants noirs et grosses boots (R13 évidemment) et une veste de travail usée pour casser le côté sage de la robe.
C’est peut-être moi qui aurais arrêté avant qu’Instagram ne s’arrête ! Je ferais autre chose, ça ne m’inquiète pas du tout. Le seul regret que je pourrais avoir, c’est les échanges que je peux avoir au quotidien. J’ai rencontré des personnes extraordinaires grâce à Instagram. Mais je me dis qu’un jour viendra je ferai autre chose, d’une autre manière, je fais partie de ces gens qui pensent que la vie se charge toujours de mettre le bon interlocuteur sur mon chemin. J’y crois !
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