Katia Samson est une personne hors pair, dans tous les sens du terme. Si on la considère comme une créatrice à part entière, elle se voit plutôt comme une facilitatrice de jolies choses. À la tête d’une marque de bijoux, elle n’a pourtant jamais souhaité travailler dans la mode, puisqu’elle en vient. Aussi atypique que ses bijoux sont poétiques, Katia raconte à La Grande Boutique l’histoire sensible et audacieuse de sa marque Sharing, des liens précieux et plus si affinités.
Votre parcours dans la mode est assez atypique, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Je viens d’une famille emblématique de la mode à Paris. Mes parents ont été des pionniers dans les années 70-80, ils ont développé des magasins multi-marques modernes et audacieux aussi bien en termes d’architecture que d’offre. Ils furent les premiers à introduire en France les créateurs italiens entre autres tout en proposant un large choix de marques plus accessibles.
Travailler dans la mode, c’était héréditaire alors ?
Il est certain que j’ai été élevée « dans les magasins ». Mes parents étaient peu disponibles, ils travaillaient énormément, aussi pendant longtemps j’ai eu le sentiment que les boutiques en étaient les responsables. J’ai voyagé très tôt et fait des études aux Etats-Unis, ça m’a permis d’acquérir un bon niveau d’anglais. À mon retour, grâce à une rencontre, j’ai démarré dans l’univers de la stratégie média, à l’aube de la privatisation des télévisions. Tout était à construire et c’est ainsi que j’ai participé au développement du sponsoring TV. J’y ai travaillé pendant 15 ans gérant notamment le budget emblématique de Coca-Cola… jusqu’à ce que je me rende compte que ce n’était plus pour moi. J’ai eu soudain besoin de faire quelque chose qui avait du sens. Et une fois de plus, c’est le hasard d’une rencontre qui m’a ouvert la voie…
Tout est parti d’un voyage en Inde ?
Oui ! Cette aventure avec les bijoux n’est encore et toujours qu’une histoire de synchronicité… À un moment, j’ai ressenti le besoin de partir en Inde, ce pays m’appelait. Et là-bas, a débuté un enchaînement d’heureux « hasards ». J’y suis restée 3 mois au lieu d’un. J’y suis retournée souvent. Lors d’un de mes séjours, et grâce à une grève de la compagnie aérienne, nous avons dû changer nos plans et rester à Bombay. C’est comme ça que j’ai eu la chance de participer au Satsang (entretien avec la vérité) d’un authentique sage indien. En Occident nous pensons être décideurs de tout, que nous faisons tout. Je ne voyais encore aucun chemin se dessiner pour mon futur alors je lui ai demandé « mais qu’est ce que je peux faire? » Sa réponse “something always happen”… m’accompagne encore. Elle a participé à changer ma vision du monde. La vie m’offre des opportunités, des rencontres, je ne les crée pas, j’y réponds ou non.
En Inde, j’ai aussi été initiée au kundalini yoga. En rentrant, j’ai souhaité poursuivre cette pratique et c’est ainsi que je me suis rendue à un festival de yoga. Dans le petit bazar, une table recouverte de drapeaux tibétains proposait pierres et bijoux. Sans en avoir conscience, c’était les prémisses de Sharing.
Les bijoux Sharing sont donc des inspirations et non des créations de votre part ? Quel rôle avez-vous décidé de jouer dans cette aventure ?
L’histoire à l’origine de Sharing s’appuie sur la rencontre avec quatre femmes. C’était une anglaise qui tenait ce petit stand de bazar tapissé de drapeaux tibétains. Je lui ai acheté quelques pierres et un petit collier très simple en macramé. Elle avait monté un petit atelier pour venir en aide à trois femmes tibétaines faisant partie d’un groupe de 14 nonnes arrêtées dans leur monastère à Lhassa pour avoir participé à une manifestation de soutien au Dalaï Lama. Elles avaient été condamnées sans procès à de longues peines de prison.
Cette histoire m’a bouleversée et je souhaitais aider. Leur histoire et ce petit collier m’ont émue. J’ai ainsi commandé des colliers lui donnant quelques indications sur mes préférences d’association de pierres. Elle m’a envoyé une boîte contentant une cinquantaine de bijoux. Quand je les ai reçus, j’étais aussi enthousiaste que bouleversée par les bijoux, leur histoire et aussi par la confiance que me portait cette femme. J’ai envoyé l’argent rapidement et organisé une vente privée chez moi et j’étais loin d’imaginer la suite de l’aventure qui démarrait. Je n’ai jamais désiré monter une marque de bijoux. L’accueil fut si positif que j’ai de nouveau passé commande d’une centaine de colliers.
C’est quasiment Sharing qui est venu à vous alors ?
Les choses se sont faites dans une synchronicité extraordinaire. Lorsque j’ai su que ces femmes allaient demander l’asile politique en Belgique, j’étais en stage de méditation à Bruxelles. Je suis allée les rencontrer et parallèment j’ai été mise en relation avec l’homme qui leur avait enseigné la technique, et qui pouvait aussi bien nous trouver des pierres qu’assurer une partie de la fabrication etc.. J’étais encore persuadée que ça n’allait pas durer. Et puis, j’ai réalisé que cette histoire avait du sens, que les bijoux plaisaient et j’ai décidé d’accompagner ce mouvement que je ne n’avais pas initié mais qui répondait si bien à ma quête de sens et d’esthétique. Après trois ans, je me suis rendue à l’évidence, c’était bien ce que je devais faire, suivre le fil de ce que la vie m’avait apporté et proposé ! L’activité s’est structurée pas à pas et je suis passée d’un statut d’auto-entrepreneur à celui d’entreprise. Something always happens !
Pouvez-vous nous expliquer le nom de la marque ?
Les enseignements les plus importants et les plus précieux qui m’ont aidé à me construire et à me relever des épreuves m’ont été partagés. To share en anglais. Le partage authentique d’expériences personnelles parfois douloureuses m’ont inspirée, donné du courage. Les rencontres sont un moment de partage, les mises en relations, les bonnes adresses, les pratiques aussi se partagent … toutes ces richesses proviennent du partage d’autres personnes et ce que j’ai à mon tour à offrir aujourd’hui alors que j’ai près de 60 ans se fait par le partage de ce qui m’a été donné un jour. Sharing c’est partager au présent progressif … l’action de partager au présent et toujours en mouvement.
L’identité des bijoux Sharing est très particulière. Que veut-elle dire ?
Quand bien même je reste attachée à l’idée de départ, les bijoux ont beaucoup évolué. Ils restent minimalistes mais le choix des pierres, leur qualité, leur forme, les associations, la technique elle-même se sont raffinés. Toutes nos pierres et nos perles sont travaillées et facettées. J’aime toujours autant leur simplicité, leur minimalisme, leur élégance. Le travail avec le fil rend le bijoux simple, discret et délicat et les pierres leur donne leur force. Ils ont cette dimension à la fois poétique et précieuse, à la fois bien présent mais sans ostentation.
Justement, les pierres qui sont utilisées pour les bijoux Sharing ont toutes quelque chose en commun ?
Les pierres me touchent, le minéral est noble. Il nous survivra. Il y a une dimension vaste, quasi éternelle car elles sont les témoins de la terre, certaines sont extra-terrestres comme les moldavites qui proviennent de météorites ou d’autres recoins de l’univers. Il faut des millions d’années pour créer de telles beautés. Les pierres que nous utilisons sont naturelles à 80%. J’y ajoute quelques perles pour leur éclat et quelques pierres augmentées si la couleur apporte un plus que je ne peux trouver de façon naturelle. J’affectionne personnellement beaucoup les pierres vertes, mais aussi les tourmalines, la labradorite, la chrysoprase, les fluorites… J’ai conscience de la nécessité de faire des choses dont on ne va pas se lasser. Les bijoux Sharing sont une heureuse association du talent et du savoir faire de nos artisans et de mon goût personnel, plus occidental. Sharing comme j’aime à le penser c’est “nous” plutôt que “je”…le fruit de nos talents réunis. Le résultat se veut discret, poétique, lumineux, chaleureux et joyeux !
À qui s’adresse ces bijoux ?
Nos bijoux s’adressent à toutes les femmes. Celles qui sont sensibles, authentiques, qui aiment la beauté, la simplicité. Souvent les femmes qui n’aiment pas les bijoux aiment Sharing. Mon plus beau compliment c’est de voir nos clientes adorer leur bijou Sharing et les aimer toujours autant dans le temps. Leur bijou ne les quitte pas, il les accompagne. Elles me disent souvent qu’ils leur sont très importants, qu’ils les aident…Je reste attentive à ne pas trop mettre en avant le pouvoir des pierres et leurs propriétés énergétiques mais quand nos clientes ont la gentillesse de nous partager leur histoire avec leur bijoux Sharing cela nous réjouit. Les sages nous enseignent que le bonheur c’est de désirer ce que l’on a.
Je n’ai jamais souhaité être dans la mode, ni à la mode. On me demande souvent pourquoi je ne fais pas quelque chose de différent. Je réponds que je les aime toujours autant, mon enthousiasme est intact puisque je les fais évoluer à mon goût dans le temps…Je suis fière et heureuse de soutenir et travailler avec les mêmes personnes depuis le début. Nos amies tibétaines, nos artisans au Cachemire qui vivent des temps bien difficiles harcelés par le pouvoir en place, mais aussi cette famille du Rajasthan qui vit grâce au travail de son fils aîné. Nous sommes tous solidaires et interdépendants. Sharing c’est aussi cela.
Nous sommes à l’image de nos bijoux, une expression que j’affectionne beaucoup qui est courante en Inde décrit cela : “same same but different”.
Votre parcours dans la mode est assez atypique, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Je viens d’une famille emblématique de la mode à Paris. Mes parents ont été des pionniers dans les années 70-80, ils ont développé des magasins multi-marques modernes et audacieux aussi bien en termes d’architecture que d’offre. Ils furent les premiers à introduire en France les créateurs italiens entre autres tout en proposant un large choix de marques plus accessibles.
Travailler dans la mode, c’était héréditaire alors ?
Il est certain que j’ai été élevée « dans les magasins ». Mes parents étaient peu disponibles, ils travaillaient énormément, aussi pendant longtemps j’ai eu le sentiment que les boutiques en étaient les responsables. J’ai voyagé très tôt et fait des études aux Etats-Unis, ça m’a permis d’acquérir un bon niveau d’anglais. À mon retour, grâce à une rencontre, j’ai démarré dans l’univers de la stratégie média, à l’aube de la privatisation des télévisions. Tout était à construire et c’est ainsi que j’ai participé au développement du sponsoring TV. J’y ai travaillé pendant 15 ans gérant notamment le budget emblématique de Coca-Cola… jusqu’à ce que je me rende compte que ce n’était plus pour moi. J’ai eu soudain besoin de faire quelque chose qui avait du sens. Et une fois de plus, c’est le hasard d’une rencontre qui m’a ouvert la voie…
Tout est parti d’un voyage en Inde ?
Oui ! Cette aventure avec les bijoux n’est encore et toujours qu’une histoire de synchronicité… À un moment, j’ai ressenti le besoin de partir en Inde, ce pays m’appelait. Et là-bas, a débuté un enchaînement d’heureux « hasards ». J’y suis restée 3 mois au lieu d’un. J’y suis retournée souvent. Lors d’un de mes séjours, et grâce à une grève de la compagnie aérienne, nous avons dû changer nos plans et rester à Bombay. C’est comme ça que j’ai eu la chance de participer au Satsang (entretien avec la vérité) d’un authentique sage indien. En Occident nous pensons être décideurs de tout, que nous faisons tout. Je ne voyais encore aucun chemin se dessiner pour mon futur alors je lui ai demandé « mais qu’est ce que je peux faire? » Sa réponse “something always happen”… m’accompagne encore. Elle a participé à changer ma vision du monde. La vie m’offre des opportunités, des rencontres, je ne les crée pas, j’y réponds ou non.
En Inde, j’ai aussi été initiée au kundalini yoga. En rentrant, j’ai souhaité poursuivre cette pratique et c’est ainsi que je me suis rendue à un festival de yoga. Dans le petit bazar, une table recouverte de drapeaux tibétains proposait pierres et bijoux. Sans en avoir conscience, c’était les prémisses de Sharing.
Les bijoux Sharing sont donc des inspirations et non des créations de votre part ? Quel rôle avez-vous décidé de jouer dans cette aventure ?
L’histoire à l’origine de Sharing s’appuie sur la rencontre avec quatre femmes. C’était une anglaise qui tenait ce petit stand de bazar tapissé de drapeaux tibétains. Je lui ai acheté quelques pierres et un petit collier très simple en macramé. Elle avait monté un petit atelier pour venir en aide à trois femmes tibétaines faisant partie d’un groupe de 14 nonnes arrêtées dans leur monastère à Lhassa pour avoir participé à une manifestation de soutien au Dalaï Lama. Elles avaient été condamnées sans procès à de longues peines de prison.
Cette histoire m’a bouleversée et je souhaitais aider. Leur histoire et ce petit collier m’ont émue. J’ai ainsi commandé des colliers lui donnant quelques indications sur mes préférences d’association de pierres. Elle m’a envoyé une boîte contentant une cinquantaine de bijoux. Quand je les ai reçus, j’étais aussi enthousiaste que bouleversée par les bijoux, leur histoire et aussi par la confiance que me portait cette femme. J’ai envoyé l’argent rapidement et organisé une vente privée chez moi et j’étais loin d’imaginer la suite de l’aventure qui démarrait. Je n’ai jamais désiré monter une marque de bijoux. L’accueil fut si positif que j’ai de nouveau passé commande d’une centaine de colliers.
C’est quasiment Sharing qui est venu à vous alors ?
Les choses se sont faites dans une synchronicité extraordinaire. Lorsque j’ai su que ces femmes allaient demander l’asile politique en Belgique, j’étais en stage de méditation à Bruxelles. Je suis allée les rencontrer et parallèment j’ai été mise en relation avec l’homme qui leur avait enseigné la technique, et qui pouvait aussi bien nous trouver des pierres qu’assurer une partie de la fabrication etc.. J’étais encore persuadée que ça n’allait pas durer. Et puis, j’ai réalisé que cette histoire avait du sens, que les bijoux plaisaient et j’ai décidé d’accompagner ce mouvement que je ne n’avais pas initié mais qui répondait si bien à ma quête de sens et d’esthétique. Après trois ans, je me suis rendue à l’évidence, c’était bien ce que je devais faire, suivre le fil de ce que la vie m’avait apporté et proposé ! L’activité s’est structurée pas à pas et je suis passée d’un statut d’auto-entrepreneur à celui d’entreprise. Something always happens !
Pouvez-vous nous expliquer le nom de la marque ?
Les enseignements les plus importants et les plus précieux qui m’ont aidé à me construire et à me relever des épreuves m’ont été partagés. To share en anglais. Le partage authentique d’expériences personnelles parfois douloureuses m’ont inspirée, donné du courage. Les rencontres sont un moment de partage, les mises en relations, les bonnes adresses, les pratiques aussi se partagent … toutes ces richesses proviennent du partage d’autres personnes et ce que j’ai à mon tour à offrir aujourd’hui alors que j’ai près de 60 ans se fait par le partage de ce qui m’a été donné un jour. Sharing c’est partager au présent progressif … l’action de partager au présent et toujours en mouvement.
L’identité des bijoux Sharing est très particulière. Que veut-elle dire ?
Quand bien même je reste attachée à l’idée de départ, les bijoux ont beaucoup évolué. Ils restent minimalistes mais le choix des pierres, leur qualité, leur forme, les associations, la technique elle-même se sont raffinés. Toutes nos pierres et nos perles sont travaillées et facettées. J’aime toujours autant leur simplicité, leur minimalisme, leur élégance. Le travail avec le fil rend le bijoux simple, discret et délicat et les pierres leur donne leur force. Ils ont cette dimension à la fois poétique et précieuse, à la fois bien présent mais sans ostentation.
Justement, les pierres qui sont utilisées pour les bijoux Sharing ont toutes quelque chose en commun ?
Les pierres me touchent, le minéral est noble. Il nous survivra. Il y a une dimension vaste, quasi éternelle car elles sont les témoins de la terre, certaines sont extra-terrestres comme les moldavites qui proviennent de météorites ou d’autres recoins de l’univers. Il faut des millions d’années pour créer de telles beautés. Les pierres que nous utilisons sont naturelles à 80%. J’y ajoute quelques perles pour leur éclat et quelques pierres augmentées si la couleur apporte un plus que je ne peux trouver de façon naturelle. J’affectionne personnellement beaucoup les pierres vertes, mais aussi les tourmalines, la labradorite, la chrysoprase, les fluorites… J’ai conscience de la nécessité de faire des choses dont on ne va pas se lasser. Les bijoux Sharing sont une heureuse association du talent et du savoir faire de nos artisans et de mon goût personnel, plus occidental. Sharing comme j’aime à le penser c’est “nous” plutôt que “je”…le fruit de nos talents réunis. Le résultat se veut discret, poétique, lumineux, chaleureux et joyeux !
À qui s’adresse ces bijoux ?
Nos bijoux s’adressent à toutes les femmes. Celles qui sont sensibles, authentiques, qui aiment la beauté, la simplicité. Souvent les femmes qui n’aiment pas les bijoux aiment Sharing. Mon plus beau compliment c’est de voir nos clientes adorer leur bijou Sharing et les aimer toujours autant dans le temps. Leur bijou ne les quitte pas, il les accompagne. Elles me disent souvent qu’ils leur sont très importants, qu’ils les aident…Je reste attentive à ne pas trop mettre en avant le pouvoir des pierres et leurs propriétés énergétiques mais quand nos clientes ont la gentillesse de nous partager leur histoire avec leur bijoux Sharing cela nous réjouit. Les sages nous enseignent que le bonheur c’est de désirer ce que l’on a.
Je n’ai jamais souhaité être dans la mode, ni à la mode. On me demande souvent pourquoi je ne fais pas quelque chose de différent. Je réponds que je les aime toujours autant, mon enthousiasme est intact puisque je les fais évoluer à mon goût dans le temps…Je suis fière et heureuse de soutenir et travailler avec les mêmes personnes depuis le début. Nos amies tibétaines, nos artisans au Cachemire qui vivent des temps bien difficiles harcelés par le pouvoir en place, mais aussi cette famille du Rajasthan qui vit grâce au travail de son fils aîné. Nous sommes tous solidaires et interdépendants. Sharing c’est aussi cela.
Nous sommes à l’image de nos bijoux, une expression que j’affectionne beaucoup qui est courante en Inde décrit cela : “same same but different”.
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