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17 juillet 2025
Guillaume est le magicien de l’image de La Grande Boutique. Lui qui a longtemps travaillé dans l’infographie s’est passionné pour la photo il y a une vingtaine d’années. Il accompagne LGB depuis ses débuts sur le web, donc toutes les belles images que vous avez vues sur le site, c’est à lui qu’on les doit. Également chargé de ce que l’on appelle les “packshots” (vues des produits bien posés à plat sur un fond neutre), c’est aussi à lui qu’on les doit.
En un mot, il est le Dr ès artistique de la boutique en ligne. Une vision, un sens de l’esthétique, du détail qu’il met au service de chacune de ses prises de vue. Et comme chaque artiste, Guillaume évolue avec son temps. C’est lui qui est derrière le tout premier visuel élaboré avec l’IA de La Grande Boutique.
Pour les clientes de La Grande Boutique, il décrypte ce travail passionnant et analyse cette fascinante mutation que représente l’intelligence artificielle dans son travail.
Je dirais que ce n’est pas l’envie mais plutôt la peur !! (rires) Tout le monde nous dit de ne pas s’inquiéter mais moi ça m’inquiète ! Plutôt que de me laisser dépasser, je me suis dit qu’il fallait que je me forme. C’est ce que j’ai fait. J’ai regardé comment se passe la création d’images, c’est extrêmement technique. Cela fait environ 5-6 mois que je suis dessus quotidiennement. Je dirais que mon temps de travail a triplé, en temps de recherches etc. J’ai eu de la chance, j’ai trouvé quelqu’un pour me former. À titre perso, cela fait donc un petit moment que j’essaie de produire des photos travaillées avec de l’intelligence artificielle. Concernant cette campagne, il n’y a pas vraiment eu de commandes au niveau de LGB. Ça s’est fait comme ça.
Ce qu’il faut savoir avec l’IA, c’est que les modèles d’images sont entraînés à partir d’images existantes. Ce qui m’intéressait, c’était de faire un modèle original, un visage que l’IA a créé pour moi. J’y suis parvenu, la fille sur la photo elle n’existe pas ! À vrai dire, rien n’existe à part le t-shirt. Et concernant le cheminement, le travail est le même que pour la photo. On a une idée de fond, et on élabore son projet autour. Après, il est évident que je n’aurais jamais eu ce résultat en photo…
Comme c’est moi qui shoote les packshots, je les connais tous par coeur ! J’ai sélectionné un produit très estival, je savais que ça marcherait avec l’univers très “plage” que j’avais en tête.
Comme je le disais, j’ai très vite senti que mon métier était en danger avec l’IA. Désormais, les logiciels sont à la portée de n’importe qui alors je dois absolument me former pour prendre ce train en marche. Au départ, je pouvais mettre 2 semaines pour faire 2-3 vues, désormais je suis à 1 semaine. Je m’améliore !
J’utilise un logiciel qui s’appelle ComfyUi. Il y a plusieurs modèles d’IA différents, c’est très paramétrable, très personnalisable. On peut travailler un visuel à l’infini… C’est très technique.
La photo que l’on appelle “packshot porté” va disparaître je pense. Aujourd’hui, on est capable de demander à une IA de faire une pose en portant tel vêtement etc. C’est une énorme économie de temps et d’argent pour les marques. Ça va également bousculer toute la chaîne de métiers en lien avec l’image, que ce soit le casting, les mannequins, les photographes, les maquilleurs etc. Pour les packshots, peut-être que ça prendra plus de temps… parce qu’il faut piquer les vêtements (NDLR : mettre littéralement des pics sur les vêtements pour les maintenir à plat avant de les photographier) mais peut-être que ça viendra parce que l’IA évolue très, très vite. Mon métier ne va pas disparaître, il va évoluer. Le changement va être très rapide, fulgurant. Il va falloir que l’on s’acclimate vite !