Interviews
26 juillet 2019
Vous les voyez partout, ces colliers multicolores qui s’accumulent aux cous des filles stylées ? C’est gachon pothier, alexandrine et florence, qui après avoir sillonné la planète pour chiner de la déco se sont mises à la création de bijoux. Inspirées et inspirantes, elles ont un seul secret : La spontanéité. Découvrez l’histoire et l’univers de ce duo ethnique et envoûtant qui se livre en exclusivité à La grande boutique.
Alexandrine. Moi, je suis décoratrice d’intérieur à la base, j’ai vécu longtemps au Maroc, je travaillais avec le père de mon fils, et j’avais un peu envie de monter autre chose autour de la déco et Florence venait elle aussi de ce monde-là. Nous nous sommes rencontrées par un ami en commun. L’histoire est partie comme ça. On a monté Gachon Pothier. On chinait de la belle déco, à savoir des tapis, des édredons… Nous avons fait notre première vente éphémère en mai 2011 et tout s’est enchaîné très vite…
Alexandrine. C’est simplement le nom de nos deux grand-pères accolés.
Florence. Comme nous proposions essentiellement des édredons au départ, on voulait vraiment dégager une identité de vieille maison française. Quand on était petites, je me rappelle de ces épais édredons chez mes grand-parents à la campagne, et on a voulu recréer ça.
Florence. Cela a été une grosse transition, qui n’était absolument pas prévue ! Lors de nos ventes éphémères, nous vendions des très belles pièces de déco pour la maison, c’était donc relativement cher, et un jour un ami nous a conseillé de proposer des accessoires plus abordables. Très vite, on s’est dit qu’on était nous aussi capables de prendre un fil et des perles et de les faire nous-mêmes, en tout cas d’essayer. Notre déco étant un peu ethnique, nos bijoux étaient dans la même veine. Nous avions vraiment dans l’idée de proposer le petit bracelet ou collier que l’on rapporte de voyage… surtout pas quelque chose de sophistiqué. On voulait vraiment proposer l’accessoire à rajouter à ses “vrais” bijoux.
Alexandrine. Comme on proposait du textile pour la maison, on s’est dit qu’on allait faire des bijoux avec du fil. On aimait bien l’idée de perpétuer cette idée du fil, on trouvait ça cohérent. J’ai une amie qui nous a acheté nos bijoux. Au départ, on a été sidérées qu’on puisse nous acheter quelque chose qu’on avait fabriqué nous-mêmes ! Sauf que cette fameuse amie travaillait chez Maje et que la boss de la marque, Judith Milgrom, a adoré le fameux bracelet. Elle nous a demandé de faire les bijoux pour ses 180 boutiques ! Notre vie a changé, on est devenues des petits soldats, les copines venaient nous aider pour fabriquer les bijoux, c’était énorme…
Florence. Cela nous a surtout poussées à créer d’autres modèles, à nous réinventer. Moi qui ne pensais pas être manuelle, je suis devenue créatrice de bijoux du jour au lendemain. Nous avions seulement six modèles, et il fallait à tout prix les décliner, en trouver d’autres.
Alexandrine. Depuis le début, nous utilisons les mêmes matières. Il y a le plaqué or, les fils bien sûr, les pierres semi-précieuses, mais elles sont arrivées juste après. Un jour nous sommes allées en Turquie pour nos tapis et on a adoré un collier qui nous a beaucoup inspirées, depuis on s’est mises à faire des noeuds entre chaque pierre. C’est un modèle que l’on fait toujours qui est un de nos best sellers depuis sept ans !
Florence. Les pierres dont on se sert pour les colliers à rang de pierres, nous les trouvons auprès de plusieurs fournisseurs et nous fonctionnons au coup de coeur. Sans avoir une connaissance absolue dans le domaine de la gemmologie, nous nous fions à notre instinct, à la tonalité d’une pierre par exemple. On aime vraiment les couleurs et les éléments vintage qui vont donner une vraie singularité au collier. On se laisse guider, ce qu’on veut, c’est composer.
Alexandrine. Nous écoutons nos envies, à chaque instant. Nous avons beaucoup voyagé lorsque nous faisions de la déco, ça a forcément dû nous inspirer…
Florence. Nous partons vraiment de nos propres envies. D’ailleurs, ce sont les modèles qui partent de nous qui fonctionnent le mieux. On se dit que si nous on l’aime, on aura plus de plaisir à le faire pour quelqu’un d’autre. Cela donne un ton très personnel à chacune de nos pièces et je pense que c’est ce qui plaît beaucoup chez Gachon Pothier. Et on adore se renouveler, on pourrait dire que nous avons la “créationite aiguë” (rires), plus on crée, plus on a envie de créer !
Florence. Ce que nous aimons beaucoup, c’est l’idée du mix. Je pense qu’il faut éviter le total look. On n’aime pas les choses too much, l’idée c’est de casser. Si un élément de la tenue est habillé, il faut se dire que le reste sera décontracté. Tout est une affaire de proportions je crois. Je suis presque obsédée par cette idée du décalage.
Alexandrine. Je suis d’accord, c’est le fait de mettre un jean avec des baskets et un accessoire très doré, ou l’inverse. Cela peut aussi passer par des détails comme les cheveux flous, ou le simple fait d’être limite en pyjama mais avec de sublimes colliers. Ça, pour nous c’est très chic.
Florence. C’est marrant mais j’aime plutôt la silhouette et le look des américaines… J’aime l’allure de Lauren Hutton quand elle était jeune par exemple. Sinon, j’aime beaucoup le style de Loulou de la Falaise, je trouve son extravagance toujours chic.
Alexandrine. Moi, je suis plus inspirée par des personnes que je vois au quotidien, je peux adorer la silhouette d’une fille dans la rue. J’aime énormément la singularité d’une allure qui reflète la personnalité d’une personne. Yaya, par exemple je trouve qu’elle a toujours un style fantastique, il n’y a jamais de total look, c’est toujours juste. Il faut être très proche de soi, bien se connaître pour dégager quelques chose. (Découvrez ici l’interview de Yaya, l’avant-gardiste de l’up-cycling)
Alexandrine et Florence. Il y en a énormément ! Nous sommes très fières du bracelet “Charm” parce qu’il a beaucoup évolué pour en arriver là. Il est peut-être le plus caractéristique de notre marque. Il a les noeuds, le fil, les pierres, il reprend toutes nos techniques. Après, chaque collier est une composition différente, il est impossible de choisir…
Florence. Le panier et le chapeau restent les valeurs sûres des vacances… Le joli chapeau n’est parfois pas si facile à trouver, il peut même devenir un but en soi.
Alexandrine. Il faut faire attention à ne pas succomber aux artisanats locaux qui peuvent encombrer une fois rentrée à la maison, je dirais comme Florence, un beau chapeau, ça sert toujours !
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